Herbes sur cuillères en bois, fleurs et bouteille, concept de naturopathie

Qu'est-ce que la naturopathie ?

Qu’est-ce que la naturopathie et comment peut-on la définir ?

La naturopathie est une médecine naturelle ancestrale. En Europe, elle est classée dans les disciplines des médecines alternatives ou complémentaires, sous la catégorie des « Médecines Non Conventionnelles ». Quelle est l’origine du terme « naturopathie » ?

Il existe 2 principales étymologies de la naturopathie :

1°) Du latin natura qui désigne « nature, loi de la nature », et du grec pathein « ressentir, subir, être affecté par ».

La naturopathie désigne « ce qu’on éprouve au regard des lois de la nature ». Autrement dit, la naturopathie est la discipline qui permet de soigner les affections en suivant les lois et principes naturels. C’est la synthèse des méthodes naturelles de santé.

2°) D’origine anglo-saxonne, le terme naturopathy est employé pour la première fois aux Etats-Unis par John Scheel en 1895, combinaison de nature et path signifiant « chemin ». La naturopathie est « la voie de la nature ».

Comment peut-on définir la naturopathie ?

Définition de la naturopathie

Définir la naturopathie n’est pas chose aisée. D’après le Larousse Médical (édition 2010), la naturopathie est « un ensemble de pratiques visant à aider l’organisme à guérir de lui-même, par des moyens exclusivement naturels ».

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé et l’UNESCO, la naturopathie est une « médecine traditionnelle », au même titre que la médecine chinoise et l’ayurvéda. L’OMS définit la naturopathie comme étant « un ensemble de méthodes de soins visant à renforcer les défenses de l’organisme par des moyens considérés comme naturels et biologiques ».

La naturopathie est donc une méthode thérapeutique qui prévient et traite les maladies à l’aide de moyens naturels (hygiène de vie, alimentation, plantes, etc.). C’est une thérapie des profondeurs qui agit sur les causes et non sur les effets ou symptômes, et qui soutient les forces curatives de l’organisme de manière naturelle. Les moyens naturels qu’elle emploie sont répartis en 10 techniques utilisées judicieusement selon les cas et selon les praticiens.

Aussi, les 2 aspects fondamentaux de la naturopathie sont :

  1. Un mode de vie basé sur le respect des lois naturelles – une hygiène de vie visant à conserver la santé et prévenir la maladie
  2. C’est la nature qui guérit – un panel de méthodes et remèdes naturels pour améliorer, voire guérir les pathologies.

C’est pourquoi, au-delà de l’aspect thérapeutique, la naturopathie est donc plus globalement un art de vivre en harmonie avec la nature.

L’histoire de la naturopathie

Depuis l’aube des temps, les hommes ont cherché dans leur environnement les moyens de soigner leurs maux. En trouvant les vertus thérapeutiques des éléments naturels, ils se sont soignés avec les aliments, les plantes, l’eau, les applications d’argile, les bains, les manipulations, etc. La naturopathie a commencé lorsque par exemple, un chasseur blessé a appliqué des plantes aromatiques sur ses plaies, ou lorsqu’une femme âgée a mis de la boue sur ses articulations douloureuses ; ou bien lorsqu’après un repas très copieux des villageois se sont mis à jeûner spontanément un jour ou deux, et ont vu leurs malaises digestifs disparaître.

On retrouve des témoignages de son utilisation dans toutes les civilisations du monde entier. Dès les premiers âges de l’homme civilisé, les peuples Assyro-Chaldéens, Egyptiens, Grecs, Latins pour n’en citer que quelques-uns, connaissaient l’usage médicinal des végétaux, des minéraux, des aliments, de l’eau, etc.

Hippocrate (vers 460-377 av. J.C.), médecin grec, considéré comme le plus grand médecin de l’Antiquité et « le père de la médecine », jette les bases de la médecine naturelle et « holistique » considérant toutes les dimensions de l’être humain dans sa globalité.

A la fin du XIXe siècle, la naturopathie se développe aux Etats-Unis grâce au mouvement « hygiéniste » (relatif à l’hygiène de vie) des médecins tels que John Sheel, Benedict Lust, Russell Trall et John Tilden, puis en Europe grâce aux allemands Sebastian Kneipp et Louis Khune, aux français Durville, Georges Rouhet, Paul Carton, et tant d’autres.

Puis au début du XXe siècle, les grands précurseurs de la naturopathie sont les américains Herbert M. Shelton et Bernard Jensen, le Dr. James C. Thomson en Angleterre, le Pr Colucci au Portugal.

C’est dans les années 1940 que la naturopathie moderne arrive en France. Le biologiste Pierre V. Marchesseau (1911-1994) fait la synthèse de toutes les techniques de ses prédécesseurs nord-américains et européens. Il forme la plupart des grands noms francophones de la naturopathie (Robert Masson, Christopher Vasey, Alain Rousseaux, André Passebecq, Daniel Kieffer, André Roux, parmi d’autres…) et fondateurs des écoles les plus réputées.

Quels sont les 5 grands principes de la naturopathie ?

Statue d'Hippocrate
Hippocrate, médecin grec, considéré comme « le père de la médecine »

Les 5 principes de la naturopathie

La naturopathie repose sur 5 grands principes fondamentaux. Ces principes ont pour objectif le maintien de la santé grâce au respect des lois de la nature et de la vie.

La naturopathie propose une approche holistique, tenant compte de l’être humain dans sa globalité. La naturopathie cherche d’abord à comprendre l’origine première des troubles ressentis par la personne, à partir d’une analyse détaillée de l’alimentation, des habitudes de vie, de l’environnement, en tenant compte de l’âge, du type de travail, des pathologies, du climat, etc. Cette approche globale permet de retrouver naturellement le chemin de la santé.

1. D’abord ne pas nuire (« Primum non nocere »)

Le thérapeute favorise le processus naturel de guérison avec pour préoccupation première de ne pas nuire d’une quelconque façon.

2. La nature est guérisseuse (« Vis medicatrix naturae »)

L’organisme est capable d’œuvrer tout seul à sa guérison. Il renferme en lui, grâce à la force vitale, la capacité de s’autoguérir. Hippocrate nommait « nature médicatrice » cette capacité de la force vitale. Le terme moderne est celui d’immunité.

C’est la nature qui guérit les maladies et la médecine est l’art
d’imiter les procédés curatifs de la nature.

3. Identifier et traiter la cause (« Tolle causam »)

Dans l’organisme comme dans l’univers, il ne peut y avoir d’effets sans causes. En naturopathie, l’on recherche les causes premières des désordres de santé, afin de supprimer ces causes plutôt que les symptômes (les manifestations de la maladie). C’est le principe de causalité.

Remédier, c’est agir en s’opposant à la cause de la maladie
et non pas en la laissant persister.

4. Détoxifier et purifier l’organisme (« Deinde purgare »)

En naturopathie, l’une des causes majeures des maladies relève de l’encrassement, des surcharges ou des carences de l’organisme. Grâce notamment au drainage permettant de rétablir l’harmonie du milieu intérieur et aux conseils du naturopathe, chacun peut agir sur sa santé pour rééquilibrer son organisme.

5. Enseigner (« Docere »)

Le naturopathe éduque et enseigne les règles de vie saine et les lois de la santé. Il aide à adopter de nouvelles habitudes alimentaires et d’hygiène de vie saines, garantes d’une bonne santé physique et mentale et d’une plus grande longévité sur le long terme.

Le médecin du futur ne donnera pas de médicaments ; il formera ses patients à prendre soin
de leur corps, à la nutrition et aux causes et à la prévention des maladies.

Comment se positionne la naturopathie par rapport aux autres types de médecines (allopathique, homéopathie, …) ?

La place de la naturopathie dans le secteur de la santé

La naturopathie ne remplace pas la médecine conventionnelle allopathique mais plutôt la complémente :

L'allopathie

L’allopathie est nécessaire tout d’abord pour diagnostiquer la maladie, mais également pour gérer les traumatismes, les infections graves, les crises aigües et les urgences.

L'homéopathie

L’homéopathie, médecine douce traitant les maladies par les semblables, s’adresse seulement aux maladies ne comportant pas de lésions profondes. Elle est utile dans les maladies fonctionnelles.

La naturopathie

La naturopathie quant à elle, est utile dans les maladies chroniques.  Elle permet de renforcer les capacités d’auto-guérison de l’organisme et de rééquilibrer le fonctionnement de l’organisme, permettant ainsi de retrouver la santé et de la conserver sur le long terme.

Le triangle médical

C’est pourquoi l’on peut dire qu’il existe un triangle médical dans lequel toutes les méthodes se complètent harmonieusement :

    • L’allopathie, médecine d’urgence irremplaçable, qui sauve chaque jour des milliers de vies humaines
    • L’homéopathie, médecine non toxique, aux microdoses régulatrices des dysfonctionnements
    • La naturopathie, médecine des profondeurs, restauratrice de la santé par la suppression des causes des maladies.

La naturopathie s’inscrit donc en parfaite complémentarité avec les médecines conventionnelles, d’où son appartenance aux médecines complémentaires.

Pour en savoir plus, consulter l’article de blog « La place de la naturopathie dans la médecine actuelle ».

La médecine intégrative, médecine du futur ?

Aux Etats-Unis, il existe des centres de traitement du cancer pluridisciplinaires regroupant des cancérologues, des naturopathes, des ostéopathes, des sophrologues, des psychothérapeutes, des coachs sportifs, etc.

Ces centres relèvent de la médecine intégrative, c’est-à-dire le recours à la médecine conventionnelle et aux médecines alternatives pour le suivi des patients. Aux Etats-Unis, la naturopathie est une médecine à part entière et a acquis une place au sein de l’hôpital.

Pour plus de détails, consulter le dossier de Passeport Santé « La naturopathie en complément de la médecine traditionnelle ».

Les 10 techniques naturopathiques

La naturopathie englobe un ensemble de techniques naturelles et complémentaires qui sont utilisées judicieusement selon les cas et selon les praticiens :

  • Alimentation saine : aliments biologiques, non-raffinés, sans additifs, …
  • Réglages alimentaires individualisés : selon les pathologies, la morphologie, l’âge, l’activité, …
  • Régimes nutritionnels : pour combler les carences
  • Régimes restrictifs : jeûnes, monodiètes, diètes rythmées, …
  • Aliments qui guérissent
  • Compléments alimentaires naturels
  • Hydrothérapie chaude ou froide, externe et interne (lavements), générale (bains) ou locale (affusion)
  • Bain thermaux, de boue, balnéothérapie, etc.
  • L’exercice physique adapté : culture physique, gymnastique douce, Pilates, marche et course à pied, Yoga, stretching, Qi Gong, arts martiaux, danse, natation, vélo, …
  • La place du sport dans l’hygiène de vie globale
  • Les plantes médicinales
  • Leurs différentes présentations : infusion, décoction, teinture mère, huile essentielle
  • Dosage et emploi lors de la cure
  • Les différentes sortes de massages : généraux, localisés, sportif, organique, hygiénique, français, nordique, chinois, …
  • Manipulations osseuses, articulaires, musculaires, organiques (ostéopathie)
  • Stimulation des zones réflexes des pieds, des mains, des oreilles, du nez, du dos, par des ponçages, percussions et massages (réflexologie)
  • Action des rayons du soleil (héliothérapie, luminothérapie)
  • Influence des rayons de la lune et des astres
  • Les couleurs et leurs vertus (chromothérapie)
  • Les techniques de respiration
  • Les gymnastiques de rééducation respiratoires
  • L’air, l’oxygène, les parfums
  • Magnétisme thérapeutique
  • Revitalisation par les aimants et pierres précieuses ou semi-précieuses (lithothérapie)
  • Les courants telluriques
  • Hygiène mentale, importance des pensées et des attitudes
  • Relaxation, gestion du stress, sommeil, autosuggestion, visualisation